Cette douceur particulière du mois de Décembre m’a donné l’idée d’écrire un « rapide » article sur le changement climatique, notamment en présentant quelques chiffres de cette année 2015 qui va malheureusement devenir une année banale et très représentative de la décennie à venir.
Quelques preuves du réchauffement global.
Ce mois de Décembre est plus chaud qu’un mois de Mars classique en France avec des températures saisonnières jusqu’à 4°C supérieures aux moyennes basées sur les mesures de 1981 à aujourd’hui. C’est aussi le mois de Décembre le plus chaud depuis 1900 en France, un des plus ensoleillé et un des plus secs (Source : météo France, 1).
Toute l’année 2015 a aussi été très chaude, en France et ailleurs dans le monde. En France, elle se classe en 4e rangs après les années 2003 (canicule), 2011 et 2014. Au niveau mondial en revanche, elle explose tous les records, de loin, avec une moyenne générale de presque +1°C !
Il y a deux choses à remarquer sur ce graphique dont les sources sont très sérieuses et loin d’être un canular alarmiste sur Internet (NOAA : National Oceanic and Atmospheric Administration, 2 ; NASA : National Aeronautics and Space Administration, 3). La première, les années les plus chaudes depuis les années 1990 (uniquement 25 ans !) sont presque toutes situées dans les 5 dernières années (respectivement 2015, 2014, 2010, 2005 et 2013). Cela signifie qu’il fait de plus en plus chaud, de plus en plus vite. La seconde est l’échelle des températures en bas. Nous pouvons penser qu’un réchauffement général de +1°C de la température n’a que peu d’impact sur le climat. C’est malheureusement faux et nous allons voir les conséquences de ce petit degré en trop un peu plus bas.
Rappelez-vous au passage que le but de la COP21 est de trouver des solutions afin de ne pas dépasser les +2°C.
Ici, nous avons le même constat avec ce graphique des températures depuis les années 1880.
Une idée des conséquences du réchauffement climatique.
Nous sommes maintenant sûrs que le climat se réchauffe. Mais alors, quelles sont les conséquences ?
Selon le site Internet de l’observatoire permanent des catastrophes naturelles et des risques naturelles (Sources 4), les aléas du climat ont fait 26000 morts cette année, soit plus du double de 2014.
Les risques principaux sont une accentuation des phénomènes rares et puissants comme des pluies diluviennes (Montpellier en France, en RDC fin Novembre etc.), des tempêtes, mais aussi plus généralement des canicules (cet été en France, ou en Californie, USA) et des sécheresses.
Il semblerait que les régions du globe qui subiront un réchauffement plus important soient les pôles ainsi que les hautes montagnes (je ne retrouve plus la référence pour le moment). Par exemple, les glaciers de la Cordillère des Andes en Amérique du Sud fondent bien plus vite que les glaciers des Alpes.
On observe d’ailleurs en ce moment une tempête qui s’abat sur le pôle Nord réchauffant ses températures moyenne de plus de +40°C ! En ce moment, les températures devraient être négatives de l’ordre de -30 à -40°C, or au moment où j’écris cet article, elles sont autours de +2°C, au pôle Nord oui (sources : météo France).
De plus, cette année, nous pouvons observer un phénomène El Niño qui a probablement sa part de responsabilité dans l’étrangeté du climat actuel. Ce phénomène apparaît irrégulièrement tous les 5 à 8 ans lorsque les eaux équatoriales de l’océan Pacifique s’échauffent un peu trop (jusqu’à +3°C) entraînant tout un tas de réaction en chaîne qui modifie le climat de l’Amérique du Sud (sécheresse en Bolivie et températures exceptionnelles, inondations au Pérou etc.) mais aussi de manière plus globale. Cette année, le phénomène (qui n’est toujours pas fini, d’où les incertitudes) semble être à égale puissance, ou plus puissant, que le El Niño de 1997 qui était jusqu’à présent le « record » jamais enregistré. Le pire, c’est qu’il va encore gagner en intensité durant l’hiver 2016.
L’image ci-dessus montre l’anomalie de température de l’océan Pacifique en Juin 2015.
Le phénomène est si puissant que les prévisions annoncent des anomalies de températures encore plus chaudes aux mois de Janvier-Février et Mars qu’en ce mois de Décembre (source : NASA).
Les conséquences sur la biosphère sont aussi importantes. Par exemple, les plantes rustiques qui sont censées tomber en repos hivernal ne le font pas. Cela pourrait entraîner un décalage de la floraison (déjà observé dans de nombreuses régions de France), pouvant les rendre beaucoup plus vulnérables en cas de gèle tardif (pas de production de fruits typiquement).
Enfin, il est important de relativiser pour ne pas être trop alarmiste. Les premiers à être impactés par le réchauffement climatique, c’est nous et non « la planète ». Des réchauffements climatiques bien plus importants sont déjà arrivés jusqu’à +5°C avec un rejet de gaz à effet de serre, et de nombreuses fois ! La seule différence c’est l’échelle temporelle. Ce qui arrive naturellement en immenses cycles de plusieurs dizaines de milliers d’années arrivent en ce moment en dizaines d’années seulement …
Sur ce, bonne fin d’année 2015 et enjoy !
Sources :
- http://www.meteofrance.com/accueil
- http://www.noaa.gov/
- http://www.nasa.gov/
- http://www.catnat.net/
- Très bon site : http://global-climat.com/
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