Les feux sont-ils bons pour la biodiversité ? (vidéo DirtyBiology) Réactions à chaud #4

Il y a quelques temps, une vidéo publiée sur la fantastique chaîne YouTube DirtyBiology m’a légèrement fait réagir et je souhaitais ici apporter un rapide complément à ce qui a été présenté. Cela tombe bien, ça faisait quelques temps que j’avais un article dans les tiroirs sur « la relation amour-haine des feux et de la biodiversité ». La vidéo en question traite des feux et leurs liens avec la biodiversité et je vous conseille vivement de la regarder avant de lire cet article (disponible un peu plus bas). Comme à son habitude, Léo Grasset (l’auteur) développe une idée a priori contre intuitive : les feux ne sont pas forcément mauvais pour la biodiversité, au contraire. Dans ce court article, nous résumons d’abord comment et pourquoi certains écosystèmes maintiennent une biodiversité élevée grâce aux feux, puis nous voyons en quoi les incendies peuvent aujourd’hui ne plus être aussi bénéfiques qu’ils ont pu l’être dans le passé.

Flames surround a property under construction off Copley Road in Upper Swan on 2 February 2021 in Perth, Australia
L’Australie a connu des feux violents entre fin 2019 et début 2020. https://www.bbc.com/news/world-australia-55897659

En guise d’introduction

Avant de commencer, il faut se rappeler que le sujet est évidemment complexe et il est impossible de le résumer en quelques minutes de vidéo ou en quelques paragraphes de vulgarisation. De plus, comme souvent dans ce genre de sujet, la subtilité principale est que tout est nuancé et il n’y a jamais une vérité absolue. Enfin, il faut comprendre que le but de la vidéo en question n’est pas tant de dire que les feux sont fondamentalement bons pour la nature, mais plutôt de présenter quelques situations pour lesquelles ils le sont afin de pousser la réflexion du commun des mortels.

Le postulat développé dans la vidéo est le suivant : nous n’aimons pas les feux car ils détruisent nos infrastructures et peuvent même être mortels, nous souhaitons donc absolument éviter leur apparition et leur propagation autant que possible. Il en va de même lorsqu’ils apparaissent dans une zone naturelle, surtout quand nous souhaitons la conserver. En revanche, l’accumulation de matière organique sèche dans certaines forêts représente en quelque sorte une poudrière qui favorise alors l’apparition de « méga-feux », de feux incontrôlables ou d’une ampleur considérable. Certains écosystèmes sont parfaitement adaptés à ces incendies et les empêcher finit par altérer la qualité des milieux et la biodiversité. On pourrait penser que l’intensité et la fréquence des feux augmentent mais il semblerait que ce ne soit pas vraiment le cas si l’on regarde les données géologiques d’avant le 20e siècle (du moins aux Etats-Unis). Si nous laissions les incendies se développer plus régulièrement, cela empêcherait l’apparition de « méga-feux » : brûler un peu pour éviter de brûler beaucoup, en quelque sorte.

La vidéo en question disponible sur la chaîne de DirtyBiology : https://www.youtube.com/watch?v=RzuyL3LEROQ&ab_channel=DirtyBiology

Quand la biodiversité aime le feu

L’apparition et la propagation d’incendies n’ont rien de nouveau et certains écosystèmes doivent faire face aux feux depuis longtemps étant donné que certaines espèces y sont parfaitement adaptées. Et cela paraît plutôt logique puisque dans les zones où la végétation s’assèche fortement durant l’été, la moindre étincelle peut transformer un habitat en véritable brasier. C’est le cas notamment des écosystèmes de type « méditerranéen » que l’on peut retrouver autour de la Méditerranée mais aussi au Sud-Ouest de l’Amérique du Nord, en Afrique du Sud, dans certaines régions du Sud-Est de l’Amérique du Sud ou d’Australie.

Pour comprendre comment la biodiversité a pu s’adapter aux feux jusqu’à en dépendre il faut s’attarder à la théorie des perturbations intermédiaires ainsi qu’aux successions végétales. Tous les habitats tendent vers un état appelé « climacique » parfaitement équilibré où quelques espèces (végétales) très compétitives (mais qui poussent lentement) dominent largement. Pour caricaturer et rester dans la théorie pure, on peut imaginer qu’à terme, une seule espèce d’arbre va dominer les forêts d’Europe car les conditions environnementales lui sont plus favorables qu’aux autres. Vous conviendrez que ce type d’habitat est a priori assez peu diversifié et en pratique ce n’est pas du tout ce que l’on observe. En effet, en plus de la variation naturelle du sol, de l’humidité et des microclimats favorisant des espèces différentes, des événements aléatoires viennent aussi perturber les écosystèmes, changeant alors localement les conditions environnementales et rebattant les cartes. Par exemple, une tempête peut faire tomber des arbres trop vieux ou trop grands, ouvrant ainsi des brèches de lumière dans une forêt, permettant à des espèces pionnières au développement et à la dissémination rapides de s’installer quelques années, avant de petit à petit laisser leur place et préparer le terrain pour d’autres espèces plus compétitives…. Jusqu’à la perturbation suivante qui aura lieu un peu plus loin, dans une zone atteinte par les graines des plantes pionnières qui se sont développées plus tôt et qui attendent les conditions idéales pour germer.

Dans la majorité de l’Europe (et une bonne partie du monde suffisamment arrosée), l’état climacique vers lequel tend toutes les successions végétales est la forêt et vous avez déjà tout-e-s vu des terrains en friche se transformer en jeune forêt au bout de quelques années. Pour vous aider à mieux saisir les successions végétales imaginez alors la situation suivante : vous coulez une dalle de béton et la laissez ainsi pendant des milliers d’années. Au début, quelques lichens pourront s’attaquer à la roche et créer de petites cavités, permettant à l’eau de s’accumuler et aux mousses de s’installer. Quand les mousses meurent, un peu de matière organique s’accumule et permet à terme l’implantation des premières plantes herbacées annuelles, qui en mourant vont elles aussi permettre la création d’un peu plus de sol, entrainant à leur tour l’implantation d’espèces plus grandes qui vont naturellement « chasser » les petites mousses et les petites herbacées. La théorie veut que si vous attendiez suffisamment longtemps vous aurez à la fin une ou deux espèces (d’arbres dans notre cas) qui domineront le milieu… si et seulement si il n’y a pas de perturbations. Mais si une tempête couche les arbres, on reprend alors la succession depuis une étape antérieure. Cela est tout à fait logique puisque les conditions environnementales changent (lumière, température, humidité etc.) et favorisent donc une autre communauté végétale. Imaginez maintenant cette situation à très (très) large échelle où vous avez régulièrement des petites perturbations réparties aléatoirement dans le temps et l’espace : cela permet à tout un tas d’espèces de cohabiter – de la mousse pionnière à l’arbre très compétitif – dans une mosaïque d’habitats à la succession plus ou moins avancée et donc aux conditions environnementales légèrement différentes d’un endroit à un autre. Magique non ?

Bon, je ne vais pas m’étaler plus sur ce sujet car il y a beaucoup de choses à dire, mais vous aurez compris qu’il y a régulièrement des perturbations naturelles permettant aux milieux de garder une certaine diversité d’espèces et d’habitats. Et bien les feux participent largement à ces perturbations en ouvrant les milieux qui s’embroussaillent ou qui se ferment (qui deviennent sombres et denses). Certaines espèces qui aiment la lumière et détestent la compétition se retrouvent donc mécaniquement avantagées après le passage d’un feu. Il est donc tout à fait avantageux pour ces espèces de profiter des feux pour coloniser de nouveaux habitats ou prospérer dans des zones fraîchement brûlées. C’est notamment le cas de certaines plantes carnivores (qui sont généralement pionnières) qui aiment les milieux ouverts, lumineux et exempts de toute concurrence. Les adaptations au feu sont nombreuses chez les plantes carnivores : rhizomes ou racines stockant l’eau et l’énergie permettant à la plante de repartir de la souche (certains Drosera et Sarracenia), germination des graines favorisée par la cendre ou la fumée (certains Byblis) etc. On a par exemple vu des Drosera binata repartir seulement quelques semaines après les méga-feux d’Australie en 2019-2020, ce qui n’est pas tout à fait surprenant si vous avez déjà vu la taille démesurée des racines de cette espèce et leur capacité à reproduire de nouveaux individus via leur bouturage.

Toutes ces adaptations montrent bien que les plantes ont co-évolués avec les feux et qu’ils n’ont donc a priori rien de mauvais… Mais est-ce vraiment aussi simple que ça ?

Peut être une image de 1 personne et sourire
Aucune description de photo disponible.
Drosera binata repart sans problème quelques semaines seulement après les feux qui ont ravagé l’Australie : https://www.facebook.com/photo/?fbid=10158029487967920&amp%3Bset=gm.2617184861848412

Quand la biodiversité hait le feu

De tous temps, la biodiversité a donc cohabité avec les feux, pour autant le contexte n’est absolument pas le même aujourd’hui et la différence majeure… C’est nous. Jusqu’à récemment, les incendies qui apparaissaient de manière spontanée devaient se propager jusqu’à leur arrêt « naturel » par des barrières physiques (montagnes, lacs, cours d’eau, étendus désertiques etc.), les précipitations (disons la météo) ou simplement quand il n’y avait plus rien à brûler… Mais il faut bien comprendre qu’ils avaient lieux sur des terres complètement « naturelles » et même si leur intensité devait être bien plus importante qu’aujourd’hui sans l’intervention de l’Homme, il était alors facile pour les espèces de migrer un peu plus loin pour éviter les flammes avant de venir recoloniser le milieu qui a brûlé quand les conditions redevenaient favorables. C’est évidemment différent aujourd’hui car les espaces naturels sont beaucoup plus rares et fragmentés, ils sont donc plus précieux pour conserver la biodiversité qui les habite. Quelques millions d’hectares qui partent en fumer c’est au final assez peu par rapport à la surface des terres émergés, mais lorsque l’on soustraie l’espace utilisé pour nos infrastructures et notre agriculture (70% tout de même) c’est beaucoup ! À ce moment, le feu n’est plus une perturbation intermédiaire favorisant la biodiversité mais un véritable cataclysme qui s’ajoute aux menaces qui pèsent déjà sur la biodiversité.

Mais ce n’est pas tout, les rares zones naturelles qui partent en fumée abritent parfois une bonne partie des populations restantes de certaines espèces. Leur disparition est donc terrible pour la diversité génétique de ces espèces et peut même compromettre leur survie sur le long terme. Il en va de même pour les espèces qui n’ont pas ou peu d’endroits où se réfugier et qui disparaissent alors avec leurs derniers habitats. Même si le feu peut être fondamentalement bon pour ces habitats, il ne l’est que si les espèces peuvent venir le recoloniser. Si la zone brûlée représente le dernier bastion pour tout un tas d’espèces, il a alors un impact terriblement négatif sur la biodiversité.

De plus, les habitats naturels déjà sous pression – à cause des activités humaines ou du changement climatique – peuvent ne jamais retourner à un état climacique attendu, à cause des perturbations trop intenses qu’ils subissent. On dit alors que la résilience des milieux baissent, puisqu’il n’y a pas de retour à la normale possible. Pour illustrer cela, imaginez que la garrigue qui subit un feu peut ne plus redevenir une garrigue, même après un lapse de temps suffisamment long, car les perturbations sont maintenant trop intenses pour permettre la réapparition d’un habitat de niveau plus avancé dans les successions végétales (par exemple trop peu de précipitations, trop de chaleur, pas assez de réserve de biodiversité etc.). Après une perturbation importante, les habitats peuvent donc basculer vers un nouvel équilibre, souvent moins diversifié et offrant moins de services et de fonctions écosystémiques.

En plus de la disparition de l’habitat en question (et donc des espèces associées), les incendies remettent dans l’atmosphère tout le CO2 accumulé par les plantes. Si les mêmes espèces repoussent par la suite en fabriquant le même habitat, ce n’est pas grave. Tout le CO2 relâché est alors réabsorbé petit à petit au fur-et-à-mesure de l’avancée des successions végétales et de la croissance des plantes. En revanche, si un habitat composé d’arbres ou d’arbustes disparaît et laisse la place à une steppe ou une prairie, tout le CO2 libéré lors de la combustion n’est pas complètement réabsorbé puisque les habitats herbacés stockent moins de carbone que les forêts. Cela participe alors au changement climatique, amplifiant les phénomènes de sécheresse, favorisant les feux et empêchant un peu plus le retour des habitats « normaux ». Ce phénomène est d’autant plus problématique dans les régions en voie de désertification où un seul incendie peut définitivement mettre fin aux écosystèmes locaux et accélérer l’avancée du désert.

Dans les milieux en voie de désertification, un incendie peut complètement bouleverser les écosystèmes locaux. Un exemple ici au Salar de Uyuni en Bolivie où des feux sont régulièrement allumés pour dégager de nouvelles zones de culture (de Quinoa notamment). Sur cette photo, on voit le tronc calciné d’un Polylepis sp qui devait former un habitat similaire à la garrigue chez nous mais qui a laissé sa place à une strate de plantes herbacées, souvent annuelles, qui ne poussent que les quelques mois suivant la période des pluies. Cette zone étant en désertification, il est peut probable de voir revenir les arbustes.

Nous savons que le changement climatique va bouleverser les régimes de précipitations et certaines zones vont alors devenir plus arides donc plus à même de subir des incendies. C’est notamment le cas des régions au climat de type méditerranéen comme la Californie où l’on voit clairement une recrudescence de la fréquence et de l’intensité des feux ces dernières années (mais à remettre en perspective sur les siècles passés comme le montre la vidéo de DirtyBiology). De plus, une bonne partie des feux sont aujourd’hui d’origine criminelle, accidentelle ou volontaire pour ouvrir de nouvelles surfaces agricoles principalement sous les tropiques et au dépend de forêts tropicales. Dans tous les cas les feux d’origine anthropique représentent souvent une couche de menace supplémentaire pour la biodiversité (sauf quand c’est maîtrisé comme nous allons le voir juste après).

En Californie, les feux sont de plus en plus violents. https://lakeberryessanews.com/_Media/wildfire-history.jpeg

Le mot de la fin

Comme d’habitude tout n’est pas tout noir ou tout blanc. Il ne faut pas croire que les feux vont ravager le monde à cause du changement climatique ou que l’Homme se butte bêtement à ne surtout pas en déclencher. En effet, des incendies prescrits volontairement sont déjà allumés dans tout un tas d’écosystèmes pour maintenant des milieux ouverts, c’est le cas des savanes africaines par exemple ou des zones humides du Sud-Est des Etats-Unis comme vous pouvez le voir sur la vidéo ci-dessous. Il semblerait même que les amérindiens et les aborigènes ont utilisé cette technique pendant des milliers d’années et que la mort des premiers à l’arrivée des colons européens aurait entraîné une reforestation massive du continent américain, piégeant de grandes quantité de CO2 atmosphérique, ce qui serait à l’origine d’un petit âge glacière autour de 1600 (vous trouverez un article ici et il existe tout un tas de livres étayant cette hypothèse). Et dire que certains continuent de croire que nous n’avons aucun impact sur la planète humhum.

Typiquement le type de feu prescrit et contrôlés (généralement en hiver) permettant d’ouvrir des milieux qui ont tendance à se refermer. On voit qu’ici tout est parfaitement sous contrôle.

Dans cet article je n’ai volontairement pas parlé des incendies volontaires allumés pour ouvrir de nouvelles zones de culture, notamment dans les régions tropicales, et qui deviennent parfois hors de contrôle. Ce type de feux n’a rien, mais alors vraiment rien, de bon pour la biodiversité ou le changement climatique puisque de la forêt – que l’on peut considérer comme une accumulation de CO2 atmosphérique – est brûlée pour en faire des zones agricoles qui n’absorbent pas ou peu de CO2 et qui rejettent même des gaz à effet de serre à cause des intrants utilisés. Dans ce cas, on rejette le CO2 accumulé pendant des décennies, pour fabriquer un milieu artificiel qui émet des gaz à effet de serre, pour produire principalement de l’huile de palme ou du soja qui vont participer à l’alimentation d’animaux qui émettent d’autres types de gaz à effet de serre ou pour notre propre consommation (et la pollution qui va avec). Le même raisonnement peut être fait pour la biodiversité puisque les forêts tropicales sont les milieux les plus riches en espèces de la planète et les monocultures… portent bien leur nom (sans compter les pesticides qui participent directement à l’extinction de la biodiversité et qui peuvent avoir des effets à long terme, même très loin des champs lorsqu’ils s’infiltrent dans les nappes phréatiques).

De même, nous n’avons pas parlé des feux qui apparaissent dans les forêts tempérées froides d’Amérique du Nord ou d’Eurasie qui ne sont clairement pas des habitats habitués à ce type de perturbation. De plus, ces feux sont largement attisés par le changement climatique, notamment la sécheresse et les températures élevées, comme nous avons pu le voir au Canada cette année. On peut donc discuter de l’intérêt des feux contrôlés pour certains écosystèmes, à certains moments précis et pour certaines zones de la planète, mais on ne peut pas généraliser et chaque exemple pourrait faire l’objet d’une discussion approfondie. Enfin, j’ai beaucoup pris l’exemple des plantes carnivores dans ce texte car c’est évidemment le groupe de plantes que je connais le mieux et beaucoup sont aujourd’hui menacées d’extinction. Je trouvais donc intéressant de montrer en quoi les feux peuvent parfois aider des espèces en danger comme Sarracenia oreophila visible dans la photo ci-dessous, en danger critique d’extinction (CR).

Sarracenia oreophila
Un Sarracenia oreophila, en danger critique d’extinction dans la nature, repart après un brûlis dont on voit encore les traces… Quand ils sont maîtrisés, les feux peuvent avoir un impact positif sur la biodiversité ! Photo © Barry Rice, sarracenia.com.

Bon et après ça, les feux sont ou pas ? Et ben, ça dépend, comme souvent en écologie. S’il fallait retenir quelques points de cet article et de la vidéo de DirtyBiology ce serait les suivants : 1) oui les incendies ont parfois un rôle important pour maintenir une diversité élevée dans certains écosystèmes qui y sont habitués et les empêcher n’est pas une bonne idée; 2) non on ne peut pas comparer le rôle des incendies dans l’histoire évolutive des espèces et dans l’évolution récente des écosystèmes puisque les habitats purement naturels sont aujourd’hui très rares et les laisser disparaître peut avoir des conséquences dramatiques, même si ces habitats sont en théorie adaptés à cette perturbation; 3) non les incendies dans les zones tropicales ou tempérées froides n’aident pas la biodiversité (ils participent même directement à son déclin) et oui ils participent activement au changement climatique et donc à l’accentuation de l’intensité et de la fréquence de ces mêmes feux.

Enjoy !

Pour aller plus loin :

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s