De nouveaux projets vont voir le jour au printemps 2015, toujours dans un soucis d’améliorer l’esthétique du jardin, mais aussi dans le but d’augmenter sa valeur botanique en introduisant un maximum d’espèces végétales et donc en variant le plus possible les écosystèmes. L’idée maîtresse de ces projets est que les insectes locaux trouveront ainsi refuge dans un milieu très humide (la mare), un autre plutôt sec (la rocaille) et enfin une prairie naturelle pour se développer et se reproduire. Place aux descriptions et buts des nouveaux projets !

Plan du jardin en 2015.

Projection des projets sur une photo actuelle.
- Prairie sauvage et fleurie (A & B)
Alors que l’on parle beaucoup du changement climatique comme étant une cause majeure des problèmes environnementaux, l’érosion de la biodiversité est plus grave encore et ses conséquences peuvent être bien plus importantes que le réchauffement climatique. En effet, les interactions entre les différents éléments des écosystèmes (pollinisation des fleurs par les insectes, herbivorie, facilitation entre plantes) permettent une remarquable stabilité des milieux. Si les températures augmentent, par exemple, certaines espèces peuvent progressivement migrer fragilisant ainsi cet équilibre. Mais si des taxons venaient à disparaître, C’est toute la chaîne trophique (toutes les espèces en relation directe ou indirecte avec ces taxons) qui peut être impactée entraînant les écosystèmes vers un nouvel équilibre qui modifiera son fonctionnement et les services qu’il nous rend.
Il est donc important de préserver la biodiversité locale en gardant des écosystèmes naturelles pour permettre le développement et la reproduction de tous les éléments qui les stabilisent. Ce projet principal vise donc à recréer des prairies « naturelles » dans un milieu très anthropisé afin de servir de « refuge » aux espèces locales.
Plus concrètement ce projet va se dérouler en deux grandes parties (A & B).
Partie A : Afin de servir de refuge aux insectes et amphibiens de la mare, une première prairie se situera à côté de la mare et de la rocaille jusqu’à la partie B. Cette prairie sera constituée de plantes sélectionnées pour leur qualité esthétique, c’est à dire une floraison abondante et durable. L’origine des plantes ne sera pas pris en compte dans cette partie.
Partie B : Dans le fond du jardin, une prairie naturelle sera mise en place. Une première zone comportera des herbacées locales mais semées au printemps, et une seconde zone, plus petite, sera laissée « à l’abandon » afin que les végétaux s’installent naturellement. Il n’est pas exclu que les graines des plantes semées s’implantent naturellement dans cette zone et il sera intéressant d’observer les apparitions, disparitions et variations d’abondance des différentes espèces, à savoir les semées locales, semées exogènes et celles qui arriveront naturellement.

Prairie fleurie.

Prairie naturelle.
Pour le moment, la terre a déjà été retournée au niveau de ces futures prairie pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les prairies naturelles sont généralement pauvre en nutriment. Le fait de retourner la terre avant l’hiver va permettre un lessivage des nutriments des sols par les pluies, alors qu’ils sont habituellement retenus par les plantes. De plus, cela permet de brasser les graines déjà présentes dans le sol et d’éliminer les mousses et autres espèces locales déjà bien implantées pour faire de la place aux futures nouvelles.
Les avantages de ces prairies sont nombreux. Tout d’abord il ne sera plus nécessaire de tondre la pelouse dans ces zones, mis à part un premier passage au printemps et un second en automne. Enfin, le panel de fleurs, tant au niveau des formes et des couleurs, attirera des espèces d’insectes que l’on voit rarement en ville comme des papillons ou des abeilles et donnera un jardin aux fleurs diverses et variées !
- Massif à plantes aromatiques et fleurie (C)
Un projet secondaire consiste à créer un petit massif de plantes aromatiques et fleuri toute l’année. Les variétés principales seront des sauges arbustives rustiques comme Salvia microphylla « Hot lips » ou encore des espèces de Perovskia. Enfin, au Sud de ce massif arbustif, l’idée est de planter des bulbes qui fleuriront toute l’année à tour de rôle, à savoir des tulipes, crocus, iris, narcisse et pourquoi pas des Dahlia ou des Cypripedium. Ce projet qui commencera au printemps 2015 par l’installation des sauges arbustives et Perovskia se terminera plutôt au printemps 2016 après l’implantation des bulbes à l’automne 2015.

Rappel de la projection des projets pour 2015.
- Projets complémentaires
La rocaille n’est toujours pas finie et devrait voir arriver ses derniers habitants au printemps 2015. En effet il reste plusieurs espèces à implanter pour un rendu très « méditerranéen » à savoir un Agave parryi, un Opuntia humifusa et enfin un pied de thym et de romarin pour parfaire le rappel à la garrigue.
Enfin, si le temps le permet, une refonte totale de la première tourbière pourra être effectué pour créer un style plus naturel et moins chargé. Concrètement, l’idée serait de vider complètement la tourbière, les plantes et la terre, remettre un nouveau substrat et créer une ambiance plus proche d’une vraie tourbière naturelle avec des sphaignes par exemple, et beaucoup moins d’espèces pour un rendu plus esthétique. Cela signifie que beaucoup de Sarracenia seront transplantées dans la serre et potentiellement disponibles à l’échange ou à la vente…. Affaire à suivre.

Vue de la mare de la projection des projets pour 2015…
Enjoy !
Salut ancien collègue de licence !!
Joli projet à échelle humaine, et reproductible par tous !
Juste un petit truc, favoriser des espèces purement « indigène » à l’Europe serait un plus, voir carrément des espèces uniquement « Française » bien qu’une bonne majoritée soit aujourd’hui des plantes naturalisées. C’est principalement des plantes dites « de jardin » ( surtout des plantes exotiques) qui favorisent les invasions. En étant à la Réunion, je peux te jurer que c’est un fléau ! Alors si jamais tu peux, utilise que de made in UE ou made in France !
Bonne continuation.
Julien
Salut ça fait plaisir d’avoir de tes nouvelles !
En fait je ne sais pas encore exactement quelles espèces les jardineries mettent dans leurs sachets de graines, mais c’est sûr que je vais favoriser les plantes du, au moins pour la prairie du fond, et je vais laisser une petite partie à l’abandon pour que les plantes vraiment d’ici puissent s’installer 😉
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